« Ma vie à moi », ce roman émouvant de Baraka Kavugho Kalumba


En RDC, peu de femmes parviennent à se faire une place dans le monde de la littérature. Mais, Baraka Kavugho Kalumba, une fille de moins de 18 ans, vient d’écrire son premier roman qui s’inspire de sa vie quotidienne : « Ma vie à moi ». Elle voudrait que sa plume inspire des générations.  

Âgée de 18 ans, Baraka Kavugho Kalamba, brave la peur et s’engage dans l’art des belles lettres. Élève en 1ère année des humanités pédagogiques à l’institut Visoke de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, à l’Est de la République Démocratique du Congo, elle écrit son premier roman intitulé « Ma vie à moi » en Août 2023. En cette année, elle était encore en huitième année de l’éducation de base.

« Ma vie à moi » parle de la vie de deux entrepreneurs © Vidéo de Victoire Mbuto

« Ma vie à moi », est un roman d’une cinquantaine de pages et met l’accent sur la vie de deux jeunes visionnaires. Il s’agit de l’histoire de Célestin et de Fidèline. Malgré la pression familiale, ces deux jeunes avaient réussi à réaliser leurs rêves. Le Père de Célestin l’avait abandonné seulement parce qu’il avait refusé de poursuivre des études d’ingénieur. Au finish, il est devenu entrepreneur même sans l’accompagnement de son père. Fideline pour sa part, ses parents l’avaient obligé d’abandonner les études tout simplement parce qu’elle est une fille.

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L’histoire de Fideline est similaire à celle de Baraka Kavugho Kalamba. Ses parents lui avaient aussi obligé d’abandonner les études sous prétexte qu’elle est une fille. « Maintenant j’ai 18 ans et je suis en première année des humanités pédagogiques. Ce n’est pas parce que je suis moins intelligente, mais auparavant mes parents m’avaient demandé d’arrêter mes études. Cette décision m’avait beaucoup choqué. Aujourd’hui, Je dois beaucoup travailler pour prouver au monde que je suis aussi capable », explique-t-elle avec détermination.

De plus en plus d’opportunité  

Elle a été plusieurs découragée mais elle n’a pas baissé les bras

Pour arriver à l’écriture de son ouvrage, Baraka Kavugho a dû faire face à des grands défis. Elle n’avait pas encore une idée sur l’industrie de la littérature. A cela s’ajoutent des défis d’ordre financier. Aussi, trop de gens n’avaient pas cru en elle. « Nombreux me décourageaient. Même mes proches se moquaient de moi et disaient que c’est seulement une idée l’adolescence. Aussi, je n’avais aucune expérience dans le monde littéraire. Je devrais me battre seule parce que j’étais découragée même par mes propres parents et frères », témoigne-t-elle.

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Porter haut le flambeau de l’écrivaine congolaise

Son inspiration et ça persévérance, Baraka Kavugho les doit à l’auteure congolaise Esther Nabintu. Elle aussi n’avait que 16 ans (en 2019) lorsqu’elle a écrit son premier roman « La jeune fille sans cœur » qui tourne autour de la déception amoureuse. Aujourd’hui, Esther Nabintu s’est imposée sur la scène littéraire congolaise. « Quand j’avais lu pour la première fois le roman d’Esther Nabintu, J’avais su que j’ai une place aussi à combler dans notre société malgré mon jeune âge ».

Baraka Kavugho, indique qu’elle s’est aussi inspirée des œuvres littéraires d’Alexis Kan’t. Cet écrivain congolais qui vit à Goma qui est l’auteur des plusieurs romans dont « J’ai épousée une religieuse » et « La balle perdue »… Présent aux cérémonies d’exposition du livre « Ma vie en moi », Alexis Kan’t s’est dit prêt à accompagner la jeune écrivaine et lui mettre en contact avec des maisons d’édition. Aujourd’hui, Baraka Kavugho travaille déjà sa nouvelle œuvre qui sera bientôt sur des rayons des bibliothèques. 

Elle rêve porter haut le flambeau et devenir une écrivaine de renommée nationale et internationale. Elle compte aussi voir de plus en plus des jeunes filles dans ce domaine afin de militer pour l’égalité de chance et la confiance en soi. « La vie est comme une montagne et pour atteindre le sommet nous devons nous entraider à transporter les poids de nos sociétés respectives », conseille-t-elle.

Victoire Katembo Mbuto


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