Célébration ce dimanche 19 juin 2022 de la journée internationale pour l’élimination des violences sexuelles en temps de conflit. Des organisations intervenant dans la promotion des droits de l’homme ont sensibilisé à cette fin des animateurs communautaires de Butembo, Beni et Lubero sur la prise en charge des victimes et survivantes de violence sexuelle et des victimes des violences basées sur le genre.
Ce dimanche 19 juin 2022, le GADHOP (Groupe d’associations des droits de l’homme et de paix), FEPSI (Femmes engagées pour la promotion de la santé intégrale) en partenariat avec FARMAMUNDI, ont organisé des conférences dans six aires de santé des zones de santé de Butembo, Musienene, Kyondo et Masereka. L’essentiel des présentations a tourné autour de la prise en charge des victimes des violences sexuelles et basées sur le genre, surtout pendant la période de conflit. « C’est pour que les victimes et survivantes des violences sexuelles ne traînent pas à la maison après l’incident mais qu’elles se rendent dans les structures sanitaires avant 72 heures », indiquent les organisateurs de ces activités.

Trois conférences s’inscrivant dans le cadre du projet « Réponse humanitaire multisectorielle d’attention, prévention et protection du droit à la santé et à une vie libre de violence dans un contexte de simultanéité d’urgences sanitaires et de naturalisation de la Violence Sexuelle et Violence Basée sur le Genre au Nord-Kivu » financé par la Generalitat Valenciana ont été organisées dans les aires de santé de Masereka et Butembo ; et trois autres conférences sur le projet « Renforcer le système de santé publique afin d’apporter des réponses globales pour assurer l’exercice du droit à la santé et à une vie sans violence au Nord Kivu (RDC) dans un contexte d’urgence sanitaire globale due au COVID-19 et à la naturalisation de la violence sexuelle et basée sur le genre », ont été organisées dans les zones de santé de Butembo, Masereka et Kyondo.

Des défenseurs de droit de l’homme sous menace
Des participants, 120 au total pour les six conférences, disent être outillés dans le suivi et la prise en charge des victimes de violences sexuelles. « J’ai appris que quand il y a des victimes de violence, il faut un accompagnement. Nous venons d’apprendre qu’il y a quatre points pour accompagner une victime de violence sexuelle : au niveau sanitaire, psychologique, juridique et psychosocial. Mais il faut d’abord que la victime puisse avoir le courage de dénoncer pour être mieux accompagnée », explique une participante à la conférence.

Dans la zone de santé de Kyondo, les défenseurs des droits de l’homme dénoncent des menaces dont ils sont victimes. Selon la radio « La Voix de l’Université Catholique du Graben », une radio émettant en ville de Butembo, les menaces et intimidations à l’endroit des défenseurs impliqués dans la lutte contre les violences sexuelles se sont accentuées suite aux dénonciation des arrangements à l’amiable entre familles des bourreaux et des victimes. « Très souvent, il y a des arrangements à l’amiable qui sont à la base de la persistance des violences sexuelles dans la communauté et qui nous ramènent toujours à la case de départ », déplore Justin Muhindo Mbugha, président de la société civile de Kyondo.
Dans cette commune rurale, située à l’Est de la ville de Butembo, dans le territoire de Beni, ce sont des agents de l’ordre qui sont accusés d’être à la base de ces arrangements entre victimes et leurs bourreaux. Des accusations que rejette le commandant de la police en commune de Kyondo qui dit ne pas être concerné par cette dénonciation. Il demande aux dénonciateurs de citer nommément les personnes impliquées.
CellCom CFJ et Rédaction icicongo