A son entrée à la Croix Rouge en 1977, Joseph était animateur sanitaire. Après sa formation à Kisangani, il a été envoyé en mission en Ituri où il est resté jusqu’aujourd’hui. Actuellement Gestionnaire des Risques aux Catastrophes et des Volontaires (GRCV) à Mambasa, les yeux de Joseph ont vu plusieurs visages et ses mains ont secouru plusieurs vies !
Dès son adhésion à la Croix Rouge, alors service de secours d’urgence à l’époque, Joseph et ses collègues ont été déployés en Ituri. Il raconte que sa mission était justifiée par le fait que la plupart des villages manquaient d’infrastructures de base après la « rébellion de 1964 ». « En venant, l’on nous a prévenu qu’en Ituri, il y avait beaucoup de souffrance. La majorité de villages n’avait pas un seul dispensaire. J’ai effectué cette mission en Ituri jusques dans le Nord Kivu », relate Joseph Kinanga.
Plus tard, avec l’appui du Comité International de la Croix Rouge, CICR, ouvert en RDC en 1978, Joseph avait pour mission d’installer un poste de la Croix Rouge dans chaque village. « L’on se rassurait aussi que dans chaque famille qu’il y ait un volontaire de la Croix Rouge, ce qui supposait la formation de ces nouveaux adhérents… », se souvient-il.
Durant sa longue mission, plus de 20 000 secouristes sont passés par ses mains en tant que formateur. Rester actif dans la Croix Rouge durant plus de quatre décennies exige de l’endurance et une mise à jour assez régulière des connaissances. C’est pourquoi, Joseph Kinanga a suivi plusieurs formations dont celle de « chefs d’équipes » en 1999 et de « premiers secours à base communautaire » en 2014.
Il a fallu qu’il reste longtemps volontaire secouriste pour vivre le plus beau souvenir de son parcours entre 2018 et 2020. Cette période a été marquée par la crise de la onzième épidémie de la maladie à virus Ebola.
« C’est une première d’avoir des interventions assez difficiles à réaliser. Il fallait gérer la résistance communautaire et continuer à préserver les mêmes communautés de la maladie. C’était chaud. J’avais très peur mais j’ai été très soulagé de finir la riposte sans qu’un seul de nos volontaires ne soit contaminé », se réjouit Joseph.
C’est avec un regard de satisfaction qu’il regarde sa longue expérience au sein de la Croix Rouge. Dans l’avenir, il souhaite voir des volontaires épanouis dans leurs activités personnelles pour pouvoir mieux servir à la Croix Rouge. « Je conseille aux volontaires de rester patients et continuer la mission jusqu’à la fin. La fin pour moi, c’est la mort. Mon message aux jeunes est qu’ils demeurent des vrais volontaires et qu’ils développent le Mouvement », conclut-il.
Le CICR contribue au renforcement des capacités opérationnelles de la Croix Rouge de la RDC et soutient ses activités humanitaires en faveur des communautés les plus vulnérables. Les deux organisations travaillent conjointement à la promotion du respect de l’emblème de la Croix-Rouge afin d’améliorer l’accès aux populations dans le besoin.
Moïse ASIMWE