Les consultations prénatales aident les femmes à avoir une connaissance sur les différents aliments à privilégier durant leurs grossesses. Dans des centres de santé comme dans des hôpitaux de la ville de Butembo, ces activités de CPN s’y organisent au moins deux à trois fois par semaine pour permettre aux femmes enceintes d’obtenir les instructions nécessaires sur la bonne alimentation afin de leur garantir une bonne santé reproductive.
Kahambu Kagheni, infirmière chargée des activités de la CPN (consultation prénatale) à l’Hôpital général de référence de Kitatumba, explique ce jeudi 19 janvier 2023, aux femmes venues à la consultation, les différents types d’aliments nécessaires pour une nutrition saine et équilibrée de la femme enceinte. Elle se sert des affiches placardées sur les murs à l’intérieur de la salle de réunion de cet hôpital. Certaines femmes prennent note, surtout celles qui sont à la première grossesse. D’autres se contentent seulement d’observer et acquissent quand l’infirmière explique. « Si vous respectez ce régime alimentaire, à l’accouchement vous n’aurez pas trop de difficulté et votre bébé va venir au monde avec une bonne santé », rassure l’infirmière.
Ces genres des séances sont organisés dans plusieurs structures sanitaires de la ville de Butembo et dans les environs. Le personnel médical insiste beaucoup sur la nutrition saine, équilibrée et suffisante de la gestante. Pour Kavira Siriwayo Jenny, une accouche à l’Hôpital général de Kitatumba, cette étape est celle qui prépare la femme sur le plan psychologique, hygiénique et alimentaire avant d’affronter l’accouchement. « Une femme enceinte qui manque cette occasion s’expose à plusieurs risques et aussi expose son enfant », précise-t-elle.
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Elle ajoute que les femmes qui négligent des séances de la CPN sont exposées à plusieurs risques qui peuvent même aller jusqu’à la perte de la vie de la mère et de son enfant lors de l’accouchement. « Ces séances de CPN qui orientent l’alimentation de la femme enceinte mérite aussi l’accompagnement de son partenaire. Certaines femmes par manque ces instructions lors de l’accouchement sont dépourvues de force pour pousser l’enfant, d’autres peuvent développées la malnutrition qui affecte directement l’enfant. Automatiquement, cet enfant va naitre avec un faible poids et sa croissance sera retardée, parce qu’il n’a pas reçu des nutriments nécessaires. Ces sont autant des difficultés qui peuvent arriver à un moment et affecter toute la famille », insiste-t-elle.
S’en sortir même avec des petits moyens
Malgré ces séances de sensibilisations sur la nutrition des femmes enceintes, des cas d’enfants nés avec un poids inférieur à la normale continue à se faire enregistrer dans certaines maternités. Dans un centre de santé où le responsable n’a pas voulu qu’on révèle le nom indique que sa structure a enregistré plus de 119 enfants qui sont nés avec un poids inférieur à 2500 grammes au cours de l’année 2022. « La question sur l’alimentation de la femme, cette question constitue encore une menace dans la communauté. Elle mérite ainsi une attention particulière. C’est pourquoi l’implication de toute la communauté, chacun à son niveau, est vraiment souhaité, un moyen de combattre la malnutrition chez les femmes enceintes, afin de prévenir les anémies, les morts maternelles et les morts nés dans nos sociétés », explique un nutritionniste dans cette même structure.
Certaines femmes enceintes reconnaissent l’importance de la CPN qui les conscientise non seulement sur une bonne alimentation, mais aussi les oriente dans les responsabilités de futures mères, entre autres comment se protéger et protéger son enfant. C’est le cas de Rachel Vingi. « Sur le plan alimentaire on insiste sur la ration qui doit être composée de trois sortes d’aliments (de construction, de protection et d’énergie), selon le trimestre dans lequel l’on se trouve et ceci selon les moyens financiers. Les préférences alimentaires pendant la grossesse devraient être considérées si le mari a le moyen, parce que nous sommes frustrées lorsque nous mangeons ce qui ne nous plait pas. C’est très important de respecter ces instructions, pour ne pas prendre en excès les aliments avec plus de vitamines, mais aussi de manger une nourriture qui va priver à l’enfant des nutriments nécessaires car notre santé et celle de l’enfant en dépend », explique-t-elle.
Même certains maris se mobilisent pour une bonne alimentation et d’un repos suffisant que recommande les personnels de santé à leurs épouses enceintes. Ceci malgré la conjoncture économique qui semble être un obstacle pour certains. Pour contourner ces défis, Mathe Mukunati Guillaume dit répondre à ce qui est essentiel selon le peu des moyens qu’il dispose. « Lorsqu’on a une femme enceinte à la maison on essaie d’adapter le régime selon les recommandations nutritionnelles que donne le médecin ou le gynécologue. C’est vrai que les moyens financiers sont vraiment limités suite à la conjoncture économique pour observer à la lettre toutes les instructions, mais on essaie avec le peu des moyens pour qu’on compense avec des produits alimentaires moins couteux ou qu’on peut retrouver même dans des petits jardins aux coins de nos parcelles », explique-t-il.
Il conseille à cette occasion ses pairs d’être toujours si proches de leurs épouses et le soutenir pendant ce moment si crucial de leur vie et celle de l’enfant. Selon lui, ceci peut permettre aux femmes de ne pas recourir à n’importe quels aliments qui peuvent avoir de l’impact négatif sur la femme elle-même et sur le fœtus qu’elles portent.
Providence Birugho