Du sourire, du respect et de l’amour… C’est tout ce que demande Kakule Bongesa Mapenzi. Grâce à ses parents, amis et enseignants il se sent toujours heureux. Son handicape de l’empêche d’avoir des ambitions. Apprécié par des enseignants, mais il a un souci plus ardent: trouver des moyens pour sa scolarité.
De passage à l’Institut Vungi ce jeudi 16 décembre, à plein centre-ville de Butembo, à l’heure de la recréation, un élève attire notre attention : visage légèrement incliné vers le bas et assis sur des morceaux de cartons, ses pieds minces, difformes et retournés vers l’arrière. Nous nous rapprochons et nous entrons dans une conversation avec lui sans trop de protocoles. « Je m’appelle Kakule Bongesa Mapenzi. Je suis actuellement en huitième ici à l’institut Vungi et j’ai dix ans », s’explique-t-il.
A la fin des cours, Mapenzi doit regagner son domicile. Parmi ses camarades de classe certains se précipitent pour pousser son vélo. « Mon état d’handicapé n’est plus un problème pour moi. C’est une volonté divine. Et je l’ai déjà accepté ainsi. Grâce à mes parents, okamis et enseignants je me sens toujours heureux. Mais le grand problème c’est ma scolarité. Mes parents n’ont pas assez de moyens pour me faire étudier », s’inquiète-t-il.
Compter sur des bonnes volontés
Son entourage lui apporte du sourire et lui donne encore du courage. Il est toujours optimiste et capable d’affronter les difficultés de la vie avec courage. Il se bat pour sa survie et pour celle de sa famille. « Il a du mal à marcher sur ses deux pieds. J’ai eu beaucoup de peines pour qu’il grandisse. Mais, grâce à Dieu et des hommes de bonne volonté nous essayons toujours de survivre », indique Nya Mapenzi, sa Mère. De fois il lui arrive de faire le porte-à-porte dans la ville pour trouver quoi payer pour sa scolarité mais aussi pour nourrir sa famille.
Kakule Mapenzi est en situation d’handicap physique dès sa naissance. Il est le sixième enfant d’une fratrie de sept. Ses 3 frères et 4 sœurs eux ne sont pas dans cet état. Quand il nous parle de sa survie, il verse quelques gouttes de larme avant de se reprendre. « Souvent ce sont des personnes de bonne volonté qui me viennent en aide. C’est comme Monsieur l’abbé Telesphore Mulondi qui s’occupait de mes études quand il était recteur de la paroisse de Kaghuntura. Aujourd’hui il n’est plus ici à Butembo. Je ne sais même pas le joindre,… », raconte-t-il.
Même ses enseignants ont de l’enthousiasme pour lui. Ils vont jusqu’à adapter les conditions d’études à sa faveur. « Il étudie ici depuis son école primaire et il est très intelligent. Cette année, sa classe était à l’étage. Ici chez nous il n’y a pas de rampes pour l’accès facile à l’étage des fauteuils roulants. Nous avons bon jugé remettre sa classe au rez-de-chaussée », explique Matokeo Siwako, enseignante de cours de Français. Elle ajoute que tout le monde prend soin de lui à l’école. « Il est ami de nous tous ici à l’école. Par exemple ce sont ses camarades qui le poussent lui et son petit vélo de chez lui à la maison jusqu’ici à l’école et cela chaque jour », embraye l’enseignante.
Mapenzi est aussi chantre à la chorale Sainte Eucharistie au Sanctuaire saint François D’Assise de Butembo. « C’est un bon chanteur, il est peut-être handicapé physique mais jamais handicapé en musique », nous a déclaré un de ses amis chantres. Son plus grand rêve est de devenir un grand informaticien. « Quand j’ai débuté mes études à l’école primaire Vungi, je ne savais pas ce que je deviendrais dans l’avenir. Aujourd’hui je crois que j’ai une idée : je m’aimerais devenir informaticien même si je ne sais même si je vais finir mes études », nous explique-t-il, avec un sourire aux coins des lèvres.
Alpha Vwamara