De plus en plus des agriculteurs, éleveurs et autres entrepreneurs de la ville de Butembo se tournent vers la pisciculture (élevage des poissons). Si certains avouent que c’est une activité qui demande de la patience et du courage, d’autres trouvent qu’elle est rentable et vient palier la rareté des poissons dans la région.
Malgré la présence de trois lacs au Nord-Kivu et dans l’Ituri, à l’Est de la RDC (le lac Edouard, Albert et le lac Kivu), il s’observe une pénurie de poissons dans des agglomérations de ces provinces. Selon le service de l’agriculture, pêche et élevage cette rareté est consécutive aux mauvaises pratiques de la pêche et aux infrastructures rudimentaires.
Pour tenter de pallier cette rareté, certains opérateurs économiques vont jusqu’à importer des poissons des pays limitrophes, pourtant des pays avec qui la RDC partage les mêmes lacs. « Il y a même des poissons frais de type Thomson qui nous arrivent dans des cartons. Les temps qu’ils mettent pour atteindre notre zone et leur problème de conservation ne nous rassurent pas de les consommer », se plaint un étudiant en développement rural.
Recourt aux étangs piscicoles
Depuis un certain temps, il s’observe dans plusieurs entités de la province du Nord-Kivu et de l’Ituri une ruée vers la pisciculture. Des étangs piscicoles colonisent des fonds des vallées et plaines de ces agglomérations. « Les fonds des vallées sont constitués de marécages qui étaient souvent exploités pour la culture des tarots, patates douces,… Il s’est avéré que ce sont les meilleurs endroits pour entretenir des étangs piscicoles », explique Louange Kazi Agrovétérinaire.
Mais mettre en place un étang piscicole n’est pas chose facile. Pour un étang de 500 poissons, par exemple, il faut débourser une somme de 300 dollars pour que cinq ou six messieurs qui doivent d’abord enlever la boue dans les marécages, construire la digue et le contour de l’étang pour contenir de l’eau, planter la pelouse et des fleurs pour lutter contre les érosions. « Il faut du courage, bien mener l’étude du sol, avoir beaucoup d’eau dans un endroit où on veut ériger l’étang, avoir une terre très fertile. Apres avoir réuni toute ces condition on peut maintenant creuser l’étang. C’est la dimension de 10 sur 40 mètres qui est recommandée pour que les poissons se sentent à l’aise », embraye Kahindo Kayikomera Joachim, pisciculteur membre de la CEMADI (centre d’éducation managériale pour le développement intégré).
Même son de cloche pour cet agrovétérinaire. « Il faut penser à la fertilisation du sol pour le bon développement de phytoplancton qui sont des micro-végétations qui servent de nourriture pour les poissons, se rassurer si l’eau n’est pas polluée par des usines », conseille Louange Kazi.
Une bonne affaire
Selon plusieurs pisciculteurs, un étang de 10 mètres sur 40 peut élever jusqu’à 800 alevins de tilapia. Pour les clarias on peut aller jusqu’à 2000 alevins. « Les alevins utilisés dans la région sont achetés en Ouganda. Une fois à Butembo, un spécimen revient entre 0,5 et 1 dollar américain selon l’espèce. Il faut patienter entre un ou deux ans, selon la volonté du pisciculteur, pour songer à la récolte. Mais aussi il faut songer à bien nourrir les poissons », explique Aimé Kibendelwa, coordonnateur de JPROG (Jeunes pour le progrès et la bonne gouvernance), association qui encadre plusieurs jeunes et paysans dans le domaine de l’agriculture, pêche et élevage en territoire de Lubero.
Il faut aussi dire que la production dépend de l’espèce élevé. Les tilapias n’ont pas le même rendement que les clarias ou encore comme les carpes. Il y a de fois où on peut produire 4000 poissons à la récolte dans un étang piscicole. Or un poisson se vend en moyenne entre 3000 Fc (environs 1,5$). Certains peuvent atteindre 10000 Fc (environs 5$). Ce qui est une bonne affaire. Selon des pisciculteurs, « la première récolte permet de récupérer les investissements. C’est à partir de la deuxième ou troisième récolte qu’on commence à tirer des bénéfices », renchéri Kayikomera de CEMADI.
Serge Nzanzu
Un article intéressant ! Je pense que le Congo souffre de manque réglementation adéquate dans le secteur de la pêche pouvant augmenter la rentabilité. C’est un peu anormal que ce que nous consommons vient d’autres pays. Courage à ceux qui tentent de nous produire localement des poissons.
Merci pour information de élevage de poisson 🐟🎏🐟. pour moi je me l’élevage de poisson alors je suis à vurondo territoire de béni groupements malio.comment je peux vous rejoindre ?RPS svp
Merci c’est : kakule matswamba
Merci pour ce bon rendu qui nous eveille sur une réalité réelle de nos milieux de vie.