Le parc National de Salonga en voie de renaître de ses cendres


Depuis le lundi 19 Juillet, l’UNESCO a retiré le parc national de la Salonga de la liste du patrimoine mondial en péril. Une décision qui fait suite aux efforts entrepris du côté du gouvernement congolais. Une bonne nouvelle pour la biodiversité en RDC.

Situé au cœur du bassin central du Congo, ce parc est très isolé et accessible uniquement par voie d’eau. Il abrite de nombreuses espèces endémiques menacées, telles que le Bonobo, le Paon Congolais, l’Eléphant de forêt et le Crocodile africain à museau étroit ou faux gavial d’Afrique. Il est considéré comme le poumon forestier d’Afrique. On va même jusqu’à le surnommer le « cœur vert de l’Afrique ».

Créé en 1970, avec ses 36 000 km², ce parc a été inscrit en 1984 sur la liste du patrimoine mondial, indique le communiqué rendu public sur le site de l’UNESCO. Cependant, il a vite été envahi par des gangs de braconniers et des accords d’exploitation du pétrole. D’où ce classement en 1999 sur la liste du patrimoine en péril. En cette époque, le braconnage était devenu excessif. Le nombre d’éléphants en particulier avait chuté de manière drastique. Et même à « Mi-décembre, quelques jours avant son départ du pouvoir, le président sortant, Joseph Kabila a signé un décret qui approuve cet accord de partage de production entre une société pétrolière sud-africaine DIG Oil et la RDC », révèle l’agence de presse Bloomberg.

Des efforts qui captivent

Une vue du parc national de la Salonga. Terese Hart/Flickr (prix sur rfi.fr)

Le Comité du patrimoine mondial, réuni en ligne du 16 au 19 juillet, explique que la décision de retrait du parc de la Salonga de la liste du patrimoine en péril fait suite aux améliorations apportées à l’état de conservation du parc National de la Salonga. Il a également observé que la gestion du parc a été grandement améliorée, notamment en ce qui concerne le renforcement des mesures anti-braconnage. « Ces dernières années, un travail important a été accompli en matière de lutte contre le braconnage », indique le communiqué de l’UNESCO.

Après un suivi régulier depuis quelques années par le comité du patrimoine mondial, il a été  remarqué une stabilisation des populations de Bonobos dans le parc. La population d’éléphants de forêt a lentement commencé à se rétablir aussi. Landing Mané, directeur de l’Observatoire satellite des forêts d’Afrique centrale, explique que « la gestion de la Salonga a été vraiment améliorée et il y a plusieurs ONG qui interviennent dans ce parc, entre autres le Fonds mondial pour la nature. Il y a aussi l’ICCN, l’Institut congolais pour la conservation de la nature, avec l’aide notamment de certains bailleurs de fonds ».

Réguler le climat

Le parc de la Salonga, c’est aussi la zone dite tourbière, qui renferme du gaz carbonique emprisonné depuis des centaines de milliers d’années. Un atout de taille dans la lutte contre le changement climatique. D’où la nécessité de continuer à protéger ces forêts pour Landing Mané : « Protéger ces forêts, c’est aussi réguler le climat mondial. Donc aider à la protection de l’humanité ».

Les tourbières, des zones humides qui accueillent une grande biodiversité, du bassin du Congo et notamment de la Salonga couvrent 145 000 km2, soit une zone un peu plus grande que l’Angleterre. Elles stockent environ trente milliards de tonnes de carbone, selon l’ONG Greenpeace.

Pour le ministère congolais de l’Environnement qui se réjouit de cette mesure, c’est « une occasion de mieux penser la gestion de la tourbière en vue de la quantification de sa capacité d’absorption de carbone ».

Rédaction


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