Le 17 juin 2021, le monde a commémoré la journée de lutte contre la désertification et la sécheresse. A cette occasion l’ONU a publié un rapport alarmant sur l’avancée de la sécheresse dans le monde. Selon ce rapport, la sécheresse pourra être la prochaine pandémie.
«Sécheresse 2021», c’est le titre de ce rapport de l’ONU qui alerte sur le danger de la sécheresse. « La sécheresse est sur le point de devenir la prochaine pandémie et il n’existe aucun vaccin pour la guérir », insiste Mami Mizutori, représentante spéciale de l’ONU pour la réduction des risques de catastrophe.
La sécheresse est désormais un phénomène généralisé qui ne touche pas seulement les régions arides de l’Afrique. Les États-Unis, l’Australie et le sud de l’Europe ont déjà connu des épisodes de sécheresse. Et selon le rapport de l’ONU, tous les pays ou presque seront touchés. « 1,5 milliard de personnes sont déjà touchées par la sécheresse entre 1998 et 2017, et le coût économique sur cette période a été estimé à 124 milliards de dollars. Des chiffres probablement en-dessous de la réalité », explique Mami Mizutori. « D’ici la fin du siècle, presque tous les pays en souffriront d’une manière ou d’une autre », assure l’ONU.
Epidémie, Pandémie, sècheresse
L’augmentation du risque de sécheresse s’explique naturellement par le réchauffement climatique mais aussi par l’activité humaine : mauvaise utilisation des ressources en eau, agriculture intensive, déforestation, sur-utilisation d’engrais et de pesticides… « Il y a donc urgence. Les gens vivent avec la sécheresse depuis 5.000 ans, mais ce que nous voyons maintenant est très différent (…). Les activités humaines exacerbent la sécheresse », déplore Mami Mizutori.
Comme la pandémie, la sécheresse cause aussi des dommages et même les pays qui ne sont pas concernés peuvent en subir les conséquences, notamment à travers une hausse des prix des denrées alimentaires. Une étude parue dans la revue Nature Communications rapporte d’ailleurs que près de 40% des importations agricoles de l’Union européenne pourraient devenir «très vulnérables» à la sécheresse d’ici le milieu du siècle.
Selon des experts, un tel changement entraine également la réduction du nombre des espaces sauvages qui protègent les populations contre la transmission de zoonoses (maladie qui se transmet de l’animal à l’homme) comme la COVID-19, Ebola, et aussi une moindre protection contre les phénomènes climatiques extrêmes tels que les sécheresses, les inondations et les tempêtes de sable et de poussière.
Eviter des terres de guerre
À ce jour, les engagements de plus de 100 pays prévoient la restauration de 1 milliard d’hectares de terres, soit une équivalente à la superficie de la Chine. « Si ces terres sont restaurées, les retombées positives seront considérables pour la planète et ses habitants », indique le rapport de l’ONU. Même son de cloche pour le coordonnateur du Forum des Amis de la Terre dans la région des Grands-Lacs, FAT/GL. Me Dimanche Kinyamwanza avait déjà rappelé, le 22 avril en marge de la journée de la terre, sur la bonne gestion de la terre. « Des bonnes pratiques sont à encourager notamment le recueillement des eaux de pluie par tank ou l’utilisation des puits perdus dans des parcelles » indique-t-il.
Selon ce coordonnateur, Un peu partout où les communautés recourent à des bonnes pratiques de gestion de la terre, on essaie de faire un mixage entre les initiatives appropriées ou spécifiques comme les haies antiérosives, mais également on arrive à adapter la culture agricole aux saisons. « Nous ne voudrions pas que la terre soit un maillon de séparation, un maillon de guerre, un maillon où les gens se disputent les intérêts. Nous voudrions que la terre soit un centre où chacun a le mieux vivre, où on arrive à habiter paisiblement et à se nourrir paisiblement », explique Me Dimanche Kinyamwanza. Selon lui, la reforestation devra, tant soit peu, permettre de lutter contre les érosions et éboulements des terres qui menacent plusieurs collines qui risquent de disparaitre sur la carte du monde.
Rédaction