Ce tableau sombre de Beni qui bouleverse Félix Tshisekedi
En séjour en province du Nord-Kivu, le président congolais Félix Tshisekedi était devant les représentants des forces vives de la société civile à Beni ce jeudi 17 juin. Lors de cette rencontre, le chef de l’Etat constate qu’il n’a pas assez d’informations sur la situation des Beni. Ici, magouilles, tromperies et manipulations règnent en maître.
Devant le chef de l’Etat, à l’hôtel Albertine de Beni différentes structures de la société civile ont présenté leurs doléances. Quand Jason Muhiwa, président du parlement d’enfant de Beni, s’exprime, Félix Tshisekedi, arrête d’écrire, dépose son stylo sur la table et écoute attentivement le cri d’alarme des enfants de Beni. « Je ne vous abandonnerai jamais. Je suis venu avec un discours de demander aux enfants de ne pas se faire manipuler par les adultes mais après l’intervention (d’un enfant d’ici), j’ai compris qu’il n’y a pas de manipulation et j’ai vite changé mon discours. J’ai failli pleurer en écoutant votre intervention… Jason », assure Félix Tshisekedi.
Le chef de l’état regrette que ces enfants aient été brutalisés. Félix Tshisekedi promet par ailleurs que le gouvernement congolais prendra en charge les frais des soins des enfants blessés korsqu’ils étaient en sit-in à la mairie. « Je promets des enquêtes pour que les coupables soient retrouvés et punis. (…) Les frais des soins des enfants blessés récemment à la mairie de Beni vont être assurés par le Gouvernement », promet Félix Tshisekedi.
Mais certains trouvent qu’il y a des contradictions dans cette réponse du président. Un habitant de Lubero, au Nord-Kivu indique que le président a soit toutes les informations sur Beni, soit il est mal informé. « Je ne sais pas vraiment si le Chef de l’État est conscient de tout ce qu’il dit. Lui-même, il avait demandé à ces enfants de quitter la mairie. Comment il dit ne pas être au courant de ces violences ? » s’interroge-t-il sous anonymat.
D’autres entretiennent trop de mythe autour de la survie dans la partie Nord de la province du Nord-Kivu. « Et quelqu’un s’était amusé à écrire que les enfants sont manipulés pour pousser le président à la faute, que s’il se rendait à Beni sa vie serait en danger », pensent-ils.
Tromperie, magouille, manipulation
Le chef de l’Etat indique qu’il y a une magouille dans l’armée. Il dit qu’il serait aussi trompé par des officiers qu’il y avait 21.000 militaires dans la zone opérationnelle dans la partie Nord de la province du Nord-Kivu. « Bien-sûr qu’il faut un audit sur les opérations militaires à Beni, bien que cela ne soit pas ma priorité. (…) Tant que je n’aurais pas réglé ce problème d’insécurité, je n’aurai pas réussi mon mandant de président de la République », indique F. Tshisekedi. Le chef de l’État regrette qu’il y a même des acteurs politiques et de la société civile qui combattent l’État de siège et pourtant c’est une stratégie efficace pour mettre fin aux violences armés à Beni et Ituri.
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Pour l’honorable Jean Paul Ngahangondi, député provincial du Nord-Kivu et élu du territoire de Beni, s’il y a de la magouille dans les opérations militaires dans la région de Beni ce que l’état-major général des FARDC est complice et par conséquent il serait mieux de le mettre en cause. « Je suis très satisfait de constater que le chef de l’État Félix Tshisekedi vient de découvrir ce que nous avons toujours dénoncé depuis très longtemps dans ces opérations militaires notamment : Effectifs fantômes des éléments FARDC déployés dans la région, détournement des soldes, primes, tenues, médicaments, rations et matériels de guerre sans oublier maintenant l’affairisme de certains officiers. Voilà les maux qui sont à la base de l’échec des opérations militaires Sokola 1 », indique-t-il.
L’Etat de siège une solution ?
Pour le Président Félix Tshisekedi, l’état de siège n’a pas été décidé pour embêter la population. « Loin de là; à un moment donné il fallait une prise en main musclée, tel que seuls les militaires sont capables de le démontrer. Votre Gouverneur (Carly Nzanzu Kasivita) que je vois ici, qui est un homme que j’appréciais énormément, dont j’apprécie d’ailleurs le travail, il le sait, et chaque fois je le recevais à Kinshasa, je le lui disais, il recevait mes encouragements, votre Gouverneur (Carly Nzanzu Kasivita) disais-je, n’a pas été désavoué, loin de là d’ailleurs dès que l’état de siège prend fin, j’espère le plus tôt possible, il sera réhabilité sans aucun problème », rassure-t-il.
Selon le président de la République, Nzanzu Kasivita est un homme à qui il a confiance et qu’il appuie personnellement. « Je ne le dis pas pour le flatter, il le sait ». ce qui ne rssure pas encore « surtout qu’il avait dit à Goma que c’est jusqu’au retranchement du dernier bandit que cessera l’état de siège. La cohérence manque à notre Président. Demain il dira autre chose », pense cet habitant de Goma qui a voulu rester anonyme.
Rédaction
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