« Mémorandum » : les désidératas du peuple dans les voix des musiciens du Nord-Kivu


A traves « Mémorandum », le duo Popal isse Vossy et Kambale Kombi Lembaste, deux musiciens du Nord-Kivu, à l’Est de la RDC, interpellent des gouvernements africains sur le social de la population. Selon ces musiciens, des populations contestent le plus souvent des régimes de leurs pays respectifs.

« Le peuple se révolte à cause de la mauvaise gouvernance », c’est le début d’un parcours de trois minutes et quarante-cinq secondes de méditation dans ce morceau qui exprime le cahier des charges de la population. Le chœur et le refrain qui donnent les premières notes de la chanson insistent sur les causes des lamentations, des soulèvements et de contestations populaires. « Le peuple se révolte à cause de la mauvaise gouvernance… La voix du Peuple… La population se révolte à cause de la me-gestion… La population… La population se soulève contre son gouvernement… Voici le Peuple pour la nation », chantent la musique en chœur.

Selon les artistes musiciens Popal Isse et Kambale Kombi Lembaste, ce titre « Mémorandum » a été chanté il y a plus de sept ans. « C’était pendant la période où certains présidents africains cherchaient un glissement dans leur mandat et d’autres procédaient à des révisions constitutionnelles. Des contestations populaires étaient enregistrées dans ces pays et s’en suivaient morts d’hommes… Dans d’autres pays où règne le pouvoir autoritaire et tyrannique, le peuple se résignait face à ce glissement. Et nous, en tant qu’artistes musiciens nous avons voulu parler au nom de ce peuple marginalisé, tué, minimisé », explique Popal Isse, un regard rivé vers le sol, se remémorant encore les conditions de production de cette chanson.

Un vrai cahier des charges

Plus de sept ans après, la situation reste échangée au pays. Ces musiciens avec ce titre « mémorandum » interpelle en cette période où le président de la RDC, Félix Antoine Tshisekedi lance les concertations pour l’union sacrée au pays. Ces artistes s’insurgent contre la manière de gérer les communes, villes, territoires et les provinces. « Voici le mémorandum du peuple pour les dirigeants des pays », lancent les musiciens dans cet opus.

Pour les artistes, quand les gouvernants sont rassasiés, ils jettent le reste à la poubelle et s’entourent des vautours. « Ils rêvent les mômes (belles femmes), belles voitures, belles vestes et des longs souliers », s’indigent-t-ils. Pour eux les politiciens se limitent à saluer leurs voisinages et brandissent leur immunité au détriment de l’opinion du peuple. « Nous sommes désolés c’est une mauvaise gouvernance. Le peuple a besoin d’une vraie démocratie ».

Implication des populations à la base

« Nous voulons faire voir aux gens que la faute n’est pas seulement aux élus ni au seul gouvernement. La responsabilité commence à la base, dans des communes, bureaux des quartiers, cours et tribunaux… Si on veut assainir le pays et si on veut que la paix puisse régner, qu’on commence par la base. Ce mémorandum est adressé au peuple congolais, à la communauté internationale et surtout aux autorités du pays », martelle Popal Isse Vosi. Les artistes suspendent leurs cahiers de charge par des slogans. « Votons tous pour toi seul… On est fatigué. Promesse imaginaire… Non réalisée. Le Peuple sacrifié… Et martyrisé ».

Umbo Salama


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