Bourse d’étude « Malkiya » pour la prise en charge de 30 étudiants au Nord-Kivu


Pour fêter ses 29 ans d’âge ce 25 janvier, le jeune journaliste, écrivain, blogueur et cofondateur de Congo Check, Rodriguez Katsuva lance la bourse d’Etude « Malkiya ». Objectif : permettre à 30 étudiants de fréquenter l’université cette année 2021.

Regard étincelant, sourire au coin des lèvres, ton rassuré,… la joie se lit sur le visage de Rodriguez Katsuva ce 25 janvier. Pas seulement pour commémorer ces 29 ans de naissance, mais aussi pour l’annonce de la bourse d’étude « Malkiya ». « J’aurais trente ans l’année prochaine, d’où le choix de 30 lauréats. J’ai pensé à ma vie et j’ai voulu aider certaines personnes à exploiter leurs aptitudes, comme on l’a fait avec moi », explique Rodriguez Katsuva.

En effet, après son stage à la RFI en 2018, l’ancien gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku Kahongya, avait inscrit Rodriguez Katsuva à une bourse provinciale. Ce qui lui a permis d’obtenir son Master à Paris. « Aujourd’hui, j’ai un destin différent de celui que j’aurais eu, si je n’avais pas pu être aidé. Toute ma vie je lui serai reconnaissant. À mon tour, je veux pouvoir permettre à beaucoup de potentiels de s’exprimer », ajoute-t-il.

Selon l’initiateur de la bourse « Malkiya », 20 étudiants seront pris en charge dans des universités publiques et 10 dans des institutions privées. Ces étudiants auront le choix entre ULPGL/Goma (Université libre des pays des grands-lacs), La Sapientia, UCG (Université catholique du graben), UCB (Université catholique de Bukavu), UOB (Université officielle de Bukavu), UNIGOM (Université de Goma), UEA (Université évangélique en Afrique), UCBC (Université chrétienne bilingue au Congo), UOR (Université officielle de Ruwenzori) et ISP/Bukavu (Institut supérieur pédagogique).

Même avec 50 %, tentez la chance

La bourse « Malkiya » porte le nom de la dernière fille de Rodriguez Katsuva, née à Paris. « Je veux aussi que quand ma fille aura 5 ans, je lui présente 30 diplômés qui auront bénéficié de la bourse portant son nom », se réjouit-il. La grande particularité de cette bourse est qu’elle est ouverte même aux étudiants ayant obtenu leur diplôme d’État avec 50%. Rodriguez Katsuva reste convaincu que les points obtenus au diplôme d’État ne reflètent pas toujours la réalité et tout le potentiel des élèves. Selon lui un élève ayant obtenu 50% aux examens d’Etat peut prouver qu’il a de grandes capacités après avoir choisi sa faculté. C’est pour cela que la chance est donnée à tout le monde.

Une idée partagée par plusieurs intervenants dans l’espace universitaire. Richard Taghembwa, assistant et secrétaire du centre de recherches interdisciplinaires et de la maison d’édition Ishango de l’UAC (Université de l’Assomption au Congo) présente cette bourse comme une porte qui s’ouvre pour plusieurs jeunes ambitieux. « Il a toujours été difficile pour nombreux jeunes de faire des études supérieures et universitaires faute de moyens, financiers surtout. Nous-mêmes avons étudié dans des conditions difficiles et savons ce que ça représente lorsque l’on a une ambition et qu’on ne peut y parvenir par manque de moyens. J’encourage les jeunes à tenter leur chance et à prendre au sérieux leurs études car tout le monde est capable de quelque chose (même ceux qui ont réussi avec 50%). Seule l’ambition compte », encourage-t-il.

Un des atouts pour la paix

La bourse « Malkiya » compte accompagner des étudiants jusqu’au Master, mais le minimum sera la Licence. Une nouvelle promotion de 30 boursiers naîtra chaque année. « Il est évident que les charges seront plus importantes que les moyens disponibles, cela fait que : reprendre une promotion est éliminatoire. Et qu’une équipe travaillera pour s’assurer d’une continuité de cette bourse qui pourrait devenir nationale un jour  », assure l’initiateur.

Initiateur du mouvement socioculturel des jeunes volontaires œuvrant pour la promotion de la culture de la paix et développement des communautés à la base, « Amani Institute », Joseph Tsongo pense que cette bourse est une de voie de sortie vers la pacification de la RDC et surtout de la partie Est du pays. « Faute de moyens, nombreux ne savent pas poursuivre les études. Pourtant ils ont de rêves de devenir des grandes personnalités ou de se taper des bons emplois… mais ils ne savent pas comment s’y prendre parce qu’ils viennent des familles appauvries par la guerre et autres conflits. Et quand il y a des jeunes intelligents mais oisifs, sans aucune orientation,… ils se font recruter aisément dans groupes armés », analyse-t-il. Selon lui, si trois ou quatre personnes avaient une initiative de Rodriguez Katsuva, on n’assisterait plus à l’activisme accru des groupes armés, des oisifs, des preneurs des drogues,…

Pour en bénéficier, il faudra envoyer une lettre de motivation à l’adresse : boursemalkiya@gmail.com à partir du 1er  au 14 février 2021. La lettre ne devra pas dépasser 600 mots. Un jury sélectionnera 50 candidats à une interview, et 30 seront retenus. Le transport des candidats venant d’autres villes que Goma sera assumé par la bourse.

Umbo Salama


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